Anecdote #19
Mon Ken à moi
La nervosité peut nous faire faire un peu n’importe quoi, elle nous fait devenir quelqu’un qu’on ne reconnaît pas, elle nous gêne … Parfois, les gens trouvent que ça nous donne du charme, et par d’autres moments, c’est tout le contraire et la honte nous envahit. On n’y peut rien. Apprendre à contrôler une nervosité subite est tellement difficile. Surtout lorsqu’elle est provoquée par quelqu’un.
À l’époque, je travaillais dans un bar en tant que “ Shooter girl ”. Un soir, je suis tombé sur un groupe de nouveaux clients forts sympathiques, et l’un d’eux était non seulement mon idéal masculin physiquement, mais il émanait de lui un charme, de la gentillesse, de la galanterie qu’il était rare de voir en ce genre d’endroit. Lui et ses amis devinrent des clients réguliers par la suite. Celui qui me plaisait m’apportait une certaine attention particulière qui ne me laissait pas de glace. Je ne souhaitais pas me faire d’idées, on se trouvait tout de même dans un bar, lieu de prédilection où hommes et femmes jouent au jeu de la séduction sans cesse, sans trop de différenciation. Avec le temps, on a tout de même échangé nos numéros de téléphones.
Puis, le bar a fermé ses portes définitivement et nous nous sommes perdus de vue.
Quelques années plus tard, nous nous sommes recroisés par hasard, aux portes d’un autre bar en plein centre-ville. On a tous deux figés en se voyant. Nos sourires mutuels se saluaient en silence. On a pris place à une table disponible sur la terrasse avant du bar où on venait tout juste de se croiser, et on s’est mit à parler de tout, de nos vies, de notre situation … La curiosité était mutuelle. Et il me dit, tout bêtement « Tu sais, tu me plaisais beaucoup à l’époque, mais encore plus aujourd’hui. Je n’avais pas le courage de le dire avant … Mais je tiens à te le dire aujourd’hui. Tu es vraiment belle … ravissante. » Ça y est, je devais être rouge tomate! Un petit sourire niais aux lèvres. Je lui ai répondu « bin… toi aussi tu me plaisais, et tu me plais encore … Enfin, je crois … »
La semaine même, il m’écrit. « Salut, comment vas-tu? J’aimerais t’inviter chez moi, est-ce que tu accepterais? »
Wow, c’est un peu direct, mais après tout, je perds quoi? Rien. Je vais juste faire attention.
Je lui demande son adresse. Je regarde le trajet que j’aurai à faire. Un bon une heure de trajet en voiture à faire pour me rendre chez lui. Dans une ville où je n’ai jamais mis les pieds. Wow. Ça va être « génial » …
Avec l’aide du GPS, je me rend à destination sans trop de problèmes. Une fois rendu sur place, je lui envoie un texto pour aviser que je suis là. Je suis de ces personnes qui n’aiment pas trop sonner chez les gens car je n’aime pas que les gens sonnent chez moi, je fais le saut chaque fois et j’ai l’impression de faire de mini crises cardiaques à tout coup.
Bref, il me fait monter chez lui, me fait visiter son appartement. C’est plutôt joli. Pas trop « vieux garçon
célibataire ». C’est même légèrement stylé.
Il me regarde de ce regard qui transperce l’être, ce regard d’une profondeur qui fait fondre. Il s’avance tranquillement vers moi « Ça te dérange si … », il s’approche encore … se penche vers moi. Et comme dans les films, il m’embrasse du bout des lèvres, doucement.
En moi, c’est le chaos.
Mon esprit et mon corps n’arrivent pas à croire que cet homme m’embrasse, que je lui plaise …
Je lui réponds avec un peu plus de fougue, et il semble apprécier car une sorte de passion s’installe à ce moment-là.
Il me dirige doucement vers sa chambre. Il tamisa la lumière. On se retrouva dans son lit, en sous-vêtements, plutôt rapidement. Lorsque vient le moment d’enlever nos sous-vêtements, il le fit en premier.
Je le vis, en tenu d’Adam. Ce bel homme, d’allure parfaite, qui me regardait avec passion…
Mon regard parcouru son corps… et je figeai.
Je venais de le voir nu, et je venais de voir son ... membre…
et je n’avais jamais vu un membre de cette longueur et de cette grosseur.
Dans ma tête, ça disait « Non… pas question que ÇA entre en moi… NON… Ça ne rentrera pas… Arrête… habille-toi et fuis. »
Il s’avança vers moi, et je me mis à rire nerveusement.
Lui : Ça va? Tu es correct ?
Moi : Oui oui…
Et je continuai à rire nerveusement. D’un de ces rires aigüe et malaisant.
Et dans ma tête, je me disais «Non mais vas-tu arrêter de rire ! Il n’y a rien de drôle! Ton fantasme te désir! Quelle conne! Arrête de rire! »
mais il n’y avait rien à faire …
Après cette soirée, je n’ai jamais eu de ses nouvelles… et je sais exactement pourquoi.
Quelle honte!
Mon rire a fait fuir un homme extraordinaire, et je ne saurai jamais comment il aura interprété ce rire
nerveux.
Bon sang…
Je reste encore hanté par ce souvenir, par cette soirée qui commença si bien et se termina avec une honte
sans nom.
Malheureusement, j'ai dû passer au suivant ...
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Miss Pech -xx-
© Miss Pech, 25 août 2021