
Anecdote #17
Le consentement (Première partie)
On a tous vécu des moments où, dans l’intimité avec une autre personne, on s’est retrouvé à ressentir un malaise, explicable ou non. Et aujourd’hui, on commence à comprendre que c’est la réaction de l’autre personne face à notre malaise qui détermine l'issue des moments qui suivront et des sentiments qui seront vécus.
C’est devenu le sujet de l’heure depuis quelques années. Pas un mois sans qu’une dénonciation n’ait lieu ou que le sujet soit abordé dans les discussions entre amis ou en famille, sur les réseaux sociaux, dans les médias, etc. La population s'éveille tranquillement, se sensibilise au concept de consentement, mais aussi au respect de celui-ci. La population commence à réaliser l’injustice derrière les actions du non-respect du consentement de l’autre, l’étendue des effets secondaires sur les victimes d’harcèlement sexuel, agression sexuel, viol, etc. La mentalité commence à changer. On conçoit que ce n’est pas la victime qui est en faute mais l’agresseur. La crédibilité des victimes commence à surpasser la crédibilité des agresseurs.
J’ai vécu plusieurs fois des situations où un malaise s’est installé, et j’ai vécu la situation des deux revers de la médaille, si je puis le dire ainsi, et les réactions des deux partis impliqués font une différence.
La ligne est mince entre « moment consensuel affectif » et « viol », et votre réaction est importante car elle définit l’issu final pour chacun des partis.
Je vous offre deux exemples que j'ai vécus, avec des issues différentes ; un dont le consentement a été respecté et l'autre dont le consentement n'a pas été respecté, afin de comprendre la portée que peut avoir le respect et le non respect du consentement.
Nous commencerons donc avec le premier exemple, celui du respect du consentement en première partie, et le non-respect du consentement en seconde partie.
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Entre parenthèses (…) vous trouverez les pensées qui se glissaient dans ma tête à certains moments de ces situations.
[ Mise en contexte ] Lors d'une soirée dans un bar, un garçon, que je connais vaguement car il est l’ami d’un ami, me démontre son intérêt envers moi par des regards, des sourires, des effleurements, etc. L’intérêt est réciproque, et je réponds à ses invitations. On finit par se diriger dans un coin plus reculé, pour un peu d’intimité, et on s’embrasse, se caresse. L’attraction est palpable.
À la fin de la soirée, on décide de finir la nuit chez lui. Une fois sur place, la tension monte. On se déshabille et on se dirige vers son lit. Une fois sous les couvertures, on continue les caresses, les baisers. Tout se passe bien.
Soudainement, il s’arrête.
Lui : Je… je suis désolé… Je ne peux pas… Je n’y arrive pas…
Je lui souris.
Moi : Ce n’est pas grave. Je comprends. Il n’y a aucun problème.
Lui : Tu es certaine ? Je me sens tellement mal… Je suis tellement désolé. Je m’excuse… j’en ai envie, mais… je ne suis pas bien.
(Pourquoi ressent-il le besoin de s’excuser autant? Je dois lui faire comprendre qu’il n’y a pas de problème, que je le respecte.)
Moi : Non, ne t’inquiètes pas. Ça ne me dérange pas du tout. Ça arrive à tout le monde.
Lui : ok… Merci. Est-ce qu’on peut juste se coller et s’embrasser?
Moi : Ah mais oui! Bien sûr! J’en ai envie aussi, mais je respecterai tes limites.
Et on passa la nuit ensemble, à dormir collés, à s’embrasser de temps à autre.
Au réveil, il était tout souriant. Moi aussi. Et on a décidé de se revoir par la suite.
Aujourd’hui, je peux vous dire que ça n’a pas fonctionné pour une relation amoureuse mais chacun de nous a gardé un bon souvenir de nos moments passés ensemble, car ils étaient faits dans le respect de soi et le respect de l'autre.
(à suivre...)
Miss Pech -xx-
© Miss Pech, 27 Novembre 2020