
Anecdote # 4
La plus pénible des pénibles
On ne le dira jamais assez. Quand on rencontre quelqu’un pour la première fois, on veut bien paraître et faire bonne impression. Eh bien, j’ai vécu une rencontre où j’avais l’impression que le gars voulait tout le contraire! ¤
Tout avait bien commencé. De belles conversations par écrit, j’avais même accepté la vidéoconférence avec lui (ce que je refuse tout le temps!), afin de « Skyper », se voir. Une fois le malaise du « début de vidéo avec un inconnu » passé, une aisance s’était installé et on a même réussi à rire à plein poumons ensemble. On avait donc décidé de se rencontrer. ¤
Et c’est là qu’on se rend compte que la « chimie » à l’écrit ou en « vidéoconférence » ont ABSOLUMENT rien à voir avec le réel. ¤
Voici pourquoi…
On s’était donné rendez-vous dans un petit pub, où on avait discuté de nous, de nos buts, de ce qu’on recherchait comme relation, de nos petites histoires du passé. Ça allait bon train, à ce point où les serveurs croyaient qu'on était un couple. Puisque c’était agréable, d’un commun accord, on a décidé de prolonger le moment et d’aller souper ensemble. Une fois rendu au restaurant, après avoir mangé, va savoir pourquoi, le nuage noir est apparu... le sujet des blessures et accidents est venu s’étendre de tout son long sur la table. Il s’est donc mis à me parler de ses blessures, de ses accidents, d’à quel point son corps était «magané» et qu’il ne pouvait plus faire tout ce qu’il voulait, qu’il devait faire attention, mais qu’il avait de la difficulté à ne pas jouer au con en VTT(par exemple) ou d'autres activités « dangereuse ». Puis il me dit tout bonnement « Et je ne pense pas vivre jusqu’à 60 ans.» ¤
Euh… Pardon?!
Ce n’est pas une maladie dégénérative dont on parle. On parle de problèmes de dos, de genoux, de posture, causés par des accidents, de folies de jeunesse. Rien de «grave». Mais pour lui, selon lui, il n’allait pas voir ses 60 ans, n'allait pas souffler ses 60 bougies.
Ok… à ce moment, je me suis dit « Ne juges pas… il exagère surement. Continue à le connaître. Qui sait? Donnes-lui une chance!»
Après le restaurant, je lui demande s'il veut prolonger la soirée et il acquiesce avec enthousiasme. On décide d’aller dans un bar karaoké puisqu'il m’avait confié n’être jamais allé dans un bar karaoké et ne pas savoir ce à quoi ça pouvait avoir l’air. Il disait vouloir vivre l’expérience, sortir de sa zone de confort. Wow! Parfait! Du positivisme! ¤
Une fois au bar, je lui dis « Si tu n’aimes pas ou que tu t’emmerdes, dis-le moi, et je te ramènerai à ta voiture sans problèmes.» «Ok»
Il serait difficile d’exprimer son attitude dès ce moment-là. Renfrogné, fermé, muet, lourd, … le tout, un verre à la main. ¤
On cumulait les heures de désagréabilité depuis le souper. Je commençais à en avoir ma claque de cette attitude négative. J’ai tout de même été patiente… le pub remontait quand même à 15h30, et il était maintenant minuit! 8h30 passé ensemble! Je n’en pouvais plus.
«Allez, viens. Je te ramène à ta voiture. Tu sembles fatigué et tu as encore pas mal de route à faire. Je commence à être fatigué aussi.» Quel mensonge c’était! Je lui ai dit ça pour mettre un terme à cette mascarade! Je me suis presque sentie coupable de mentir... Peut-être que, lui, il appréciait sa soirée ?! ¤
Arrivé à sa voiture, je lui dis merci pour la soirée. Il me dit la même chose. Par politesse, je me tourne vers lui pour lui faire la bise sur les joues, comme à mon habitude, mais je le vois sortir de ma voiture... Comme au ralenti... Il me dit «Bye» et claque la portière. ¤
Ma face ahurit devait valoir au moins 1 million…
«Qu’est-ce que j’ai fait? Qu’est-ce que j’ai dit? Ben voyons… »
Il a réussi à me faire sentir mal un instant, comme si c’était moi qui avais été fautive durant toute cette soirée.
J’ai murmuré un «Vas te faire foutre», j’ai embrayé les vitesses sur ma voiture et me suis dirigée chez moi. ¤
Non mais… quelle perte de temps! Ça m’apprendra à vouloir être trop gentille!
N...E...X...T !!!
Miss Pech -xx-
© Miss Pech, 2 juillet 2019